Une larme sur une joue blanche
éclaire la chair livide de ce nouveau visage.
Le fusain accroche la toile dans un crissement presque inaudible.
Ne pas déranger ces êtres aux regards endormis,
tous entassés le long des murs tachés,
éclaboussés par ces couleurs perdues
de trop de colère lâchée.
Et toutes ces gueules marquées
regardent en silence la prochaine
qui viendra les rejoindre.
Combien de temps encore à peindre,
à vivre le temps de ces couleurs qui parlent,
à peindre la vie dans ces corps longilignes,
si maigres qu'ils se tordent,
dans l’ombre et la lumière des jours,
des heures et des bonheurs.
Combien de temps encore à vivre avec la lune,
pâle et blanche derrière la vitre,
souriante à ces nuits créatives.
Combien de temps
encore avec les mains tachées,
d'ocres brunes, de sienne ou de bitume.
A rire de ces états nocturnes, aux rêves qui nous réveillent.
Aux peurs jaillissantes des temps qui resurgissent.
Combien de temps encore…
Gilles BARP - 2015